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À une ère où les femmes peuvent aspirer à devenir cheffes d’entreprise et où le pronom «iel» est officiellement admis dans un dictionnaire, «le genre n’est plus envisagé comme un binôme, mais comme un continuum1». Nous avons donc assisté, dans les dernières décennies, à une évolution rapide de certains usages linguistiques, lexicaux, grammaticaux et discursifs afin de mettre en lumière les réalités sociales de notre monde d’aujourd’hui.

L’Office québécois de la langue française a d’ailleurs recommandé d’éviter toute forme de stéréotype sexiste dans les documents officiels et autres communications écrites des gouvernements, des entreprises et des organisations.

Nous tenterons donc ici d’éclaircir quelques stratégies et procédés d’écriture inclusive pour que vous puissiez, vous aussi, emboiter le pas vers une représentation égale de tous les genres.

La féminisation lexicale

Ce procédé permet de remettre en question le masculin générique (le fameux «le masculin l’emporte!»).

Pour ce faire, il est possible d’employer deux stratégies :

  1. Le doublet complet : on y inscrit la forme masculine et la forme féminine correspondante l’une à la suite de l’autre :
    Les avocats et les avocates rédigent un contrat.
  1. Le doublet abrégé : on maintient la forme masculine du mot et on y ajoute la terminaison féminine correspondante. Pour ce faire, il est possible d’utiliser :
    • Un point : les avocat.e.s
    • Un point médian : les avocate·s
    • Un tiret : les avocat-e-s
    • Une majuscule (souvent employée en contexte militant) : les avocatEs
    • Des parenthèses (utilisation de moins en moins recommandée) : les avocat(e)s

L’épicénisation ou l’écriture épicène

Cette pratique d’écriture, qui renvoie également à la «formulation neutre», vise l’utilisation de mots ou de formulations qui n’ont pas de connotation genrée. Voici quelques exemples et stratégies à explorer :

  • les lecteurs ou les lectrices : le lectorat
  • les directeurs et les directrices : la direction
  • les enseignants et les enseignantes : le corps enseignant
  • L’emploi de la voix passive –> le directeur animera une réunion mercredi matin : une réunion se tiendra mercredi matin

La rédaction non binaire

L’écriture non binaire permet de représenter la pluralité des genres. On utilise des formulations neutres (des tournures épicènes, par exemple), et on a parfois recours aux néologismes tels que le pronom iel, qui a d’ailleurs fait beaucoup de vagues en 2021 à la suite de son ajout dans le dictionnaire Le Robert. Voici quelques exemples de néologismes, particulièrement employés dans les communautés de la diversité de genre :

  • Frère/sœur : froeur
  • Terminaisons en «X» –> bienveillant/bienveillante : bienveillanx
  • Fusion des terminaisons –> directeur/directrice : directeurice
  • Pronoms neutres –> ceux/celles : celleux

Contrairement à la féminisation lexicale, l’écriture non binaire s’entend généralement à l’oral.

Peu importe la stratégie que vous désirez employer dans vos communications, il reste que, comme pour presque tout en français (sommes-nous surpris.e.s!), quelques règles devront être observées :

  1. Faire preuve de constance et de cohérence dans vos écrits (par exemple, utiliser la même ponctuation — point médian ou tiret — dans l’utilisation des doublets tronqués).
  2. Éviter le masculin générique.
  3. La solution la plus simple ? L’écriture épicène! Attention, un changement dans la formulation ou la construction de vos phrases pourrait s’avérer nécessaire.

Vous hésitez à vous lancer dans la rédaction inclusive ou ne savez pas comment intégrer ces stratégies d’écriture à vos communications déjà rédigées? Révision AM peut certainement vous aider à y voir plus clair puisque nous avons développé, au fil des dernières années, une expertise dans ce domaine. N’hésitez pas à nous contacter!

 

1https://www.noslangues-ourlanguages.gc.ca/fr/blogue-blog/ecriture-inclusive-sources-fra