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La langue française telle qu’elle est parlée au Québec, enrichie par des siècles d’histoire et d’influences culturelles variées, regorge de particularités linguistiques uniques. Ces spécificités, appelées « québécismes », confèrent au français québécois une saveur distinctive et témoignent de la vitalité et de l’originalité de la langue parlée dans notre province. Plongeons ensemble dans l’univers des québécismes pour découvrir quelques-unes de ces expressions et termes typiques du Québec.

Le joual : un héritage ouvrier

Le joual (prononciation populaire du terme « cheval »), dialecte populaire montréalais, représente une facette importante des québécismes. Né dans les milieux ouvriers de Montréal au 20e siècle, il est caractérisé par une prononciation distincte et un vocabulaire spécifique. Par exemple, « char » pour voiture, « chum » pour ami ou petit ami, et « patente » pour désigner une chose quelconque. Le joual est souvent perçu comme un marqueur identitaire fort, reflétant l’histoire socio-économique et culturelle du Québec.

Des expressions imagées

Le français québécois se distingue par ses expressions imagées… souvent intraduisibles! En voici quelques exemples :

  • Avoir de la misère: signifie avoir de la difficulté. Par exemple : « J’ai de la misère à comprendre ce problème ».
  • C’est de valeur : utilisé pour exprimer un regret ou une déception, comme « c’est de valeur que tu ne puisses pas venir ».
  • Être en beau joualvert : signifie être très en colère.
  • Avoir l’air de la chienne à Jacques : se dit d’une personne mal habillée.
  • Être en beau fusil : être fâché.e, très irrité.e
  • Ça prend tout mon petit change : demande beaucoup d’énergie ou d’effort
  • Sacrer son camp : partir, quitter un endroit
  • Au plus sacrant : le plus rapidement possible
  • Se revirer sur un 10 cents : changer de cap, prendre une autre direction
  • Avoir de la broue dans le toupet : être occupé.e, débordé.e, voire dépassé.e ou très pressé.e
  • J’ai mon voyage : être agacé.e, dégoûté.e, étonné.e

Les québécismes dans la vie quotidienne

Le français québécois s’enrichit de nombreux mots spécifiques à la vie quotidienne. Voici quelques exemples :

  • dépanneur : une petite épicerie de quartier ouverte tard
  • blonde et chum : utilisés pour désigner la petite amie et le petit ami respectivement.
  • banc de neige : amas, amoncellement de neige compacte (on connaît bien, hehe!)
  • smatte : désigne une personne sympathique
  • magané : signifie abîmé, en mauvais état
  • achaler : a le sens de contrarier
  • astheure : à présent, maintenant, à notre époque, de nos jours
  • boîte à malle : boîte aux lettres
  • champlure : robinet

Ces anglicismes reflètent la coexistence des deux langues au Québec et leur influence réciproque.

L’identité linguistique québécoise

Les québécismes ne sont pas seulement des curiosités linguistiques, ils constituent une part essentielle de l’identité culturelle québécoise. Leur utilisation renforce le sentiment d’appartenance et de communauté parmi les locutrices et les locuteurs. En valorisant ces expressions et en les utilisant fièrement, les Québécoises et les Québécois affirment leur singularité et la richesse de leur héritage linguistique.

Préserver et valoriser les québécismes

Dans un monde de plus en plus globalisé, il est crucial de préserver et de valoriser les particularités linguistiques locales. Les québécismes jouent un rôle clé dans la diversité linguistique francophone. En les intégrant dans les médias, l’éducation et la littérature, le Québec peut continuer à célébrer et à protéger sa langue unique.

Les québécismes sont bien plus que de simples mots ou expressions. Ils sont le reflet d’une histoire, d’une culture et d’une identité propre au Québec. En les découvrant et en les utilisant, on participe à la préservation de cette richesse linguistique. Alors, la prochaine fois que vous entendrez une personne québécoise dire « Je vais au dépanneur avec ma blonde », souvenez-vous que ces mots portent en eux l’âme du Québec.

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Photo de Adrien Olichon sur Unsplash